Budget 2026 : le plan de redressement dévoilé

18/10/2025

Le projet de loi de finances pour 2026 dévoilé

Le projet de budget de l’État 2026, destiné à redresser les finances publiques, est examiné cette semaine en commission des finances de l’Assemblée nationale. Le point sur les principales mesures et leurs conséquences pour les particuliers et les entreprises envisagées.

14 milliards de recettes supplémentaires

Après avoir été présenté en Conseil des ministres la semaine dernière, le projet de loi de finances pour 2026 passe désormais l’épreuve de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Préalablement, le Premier ministre Sébastien Lecornu a, durant son discours de politique générale, fait preuve de plusieurs gestes de bonne volonté pour éviter la censure de l’hémicycle :

  • Il a renoncé à l’utilisation de l’article 49.3 pour faire passer le budget. Une décision qui l’oblige à trouver de nombreux compromis pour faire accepter son projet le 4 novembre prochain lors du vote solennel.
  • Il a également promis la suspension de la réforme des retraites jusqu’à la prochaine élection présidentielle.

Si les mesures proposées par le gouvernement sont adoptées, elles engendreraient 14 milliards de recettes supplémentaires et 17 milliards d’euros d’économies sur les dépenses, selon les estimations du Haut Conseil des finances publiques (HCFP).

Les principales mesures du budget 2026

Voici les principales mesures du projet budgétaire présenté par le gouvernement, qui pourraient évoluer au cours des prochaines semaines suite à l’examen par le Parlement.

Gel du barème de l’impôt sur le revenu et de la CSG

Impactant directement les particuliers, le gel du barème de l’impôt sur le revenu et de la CSG écarte toute revalorisation des tranches du barème en fonction de l’inflation pour l’année à venir. Conséquence, certains ménages, qui n’étaient pas imposables jusqu’à présent, pourraient le devenir, tandis que d’autres paieront plus d’impôts sur le revenu. Cette mesure permettrait de générer 2,2 milliards d’euros.

Abattement sur les pensions de retraite modifié

Les contribuables actifs ne sont pas les seuls concernés. L’abattement de 10 % appliqué aux pensions de retraite pourrait être supprimé et remplacé par un abattement forfaitaire de 2 000 euros. Cette mesure viendrait alléger l’impôt des retraités ayant une pension faible, mais soumettrait les plus aisés à un impôt plus élevé. Outre cette modification, une « année blanche » a été décrétée sur les pensions et les prestations sociales.

À noter que le texte de Sébastien Lecornu prévoit également de sous-indexer les pensions de retraite de 0,4 point à partir de 2027.

Contribution des grandes fortunes

Principal point de tension des débats depuis des mois, la question de la contribution des plus aisés à l’effort budgétaire n’est pas complètement tranchée. La contribution différentielle des hauts revenus (CDHR) continuera d’être appliquée l’année prochaine (pour la deuxième année consécutive). Pour rappel, elle est appliquée, avec un taux minimal de 20 %, aux contribuables déclarant plus de 250 000 euros de revenus par an (500 000 euros pour un couple).

Suppression de 23 niches fiscales

Le projet de budget s’attaque aux niches fiscales jugées « obsolètes ou inefficaces », soit 23 sur 474 existantes. L’objectif visé par cette mesure : 5 milliards d’euros de recettes. Plusieurs font, toutefois, grincer des dents comme la suppression de l’exemption d’impôt de l’indemnité journalière des maladies chroniques, la réduction d’impôt pour les frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur, etc.

Hausse de certaines taxes

En plus de supprimer certains avantages fiscaux, le gouvernement entend augmenter la taxation de certains produits comme les petits colis livrés par des entreprises établies hors Union européenne, ainsi que les produits à fumer. Parallèlement, les mutuelles et les assurances seront taxées de 1 milliard supplémentaire, une hausse qui risque de se répercuter sur le portefeuille du contribuable.

Les entreprises aussi concernées par l’effort

La taxation sur les holdings discutée depuis plusieurs mois est intégrée au texte. Selon le CDHR, elle rapporterait 2,5 milliards d’euros à l’État.

Le gouvernement envisage aussi la prolongation de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises pour l’année à venir. Cette surtaxe concerne les 400 plus grandes entreprises ayant un chiffre d’affaires d’au moins 1 milliard d’euros en France.

Les autoentrepreneurs ne sont également pas épargnés. Au-delà d’un chiffre d’affaires de 37 500 euros, ils devront se soumettre à la TVA. Ce seuil est abaissé à 25 000 euros pour les microentreprises du bâtiment.

Les aides aux entreprises subiront, si le projet budgétaire est voté, un coup de rabot pour une économie de 1,5 milliard d’euros en 2026.

Rationalisation de la fonction publique

Est également prévue, par le texte, la suppression de 3 119 postes de fonctionnaires, notamment 1 735 postes parmi les 434 agences d’État.

La Sécurité sociale, gros poste d’économies

Si le budget de la Défense est revu à la hausse pour 2026 (+6,7 milliards d’euros), d’autres postes subissent des coupes, comme le budget de l’emploi (-2,5 milliards d’euros), l’aide au développement (-700 millions d’euros). La Sécurité sociale constitue un gros poste d’économie dans le projet de budget de Sébastien Lecornu. À travers le gel des pensions de retraites et des prestations sociales pour 2026 et la sous-indexation des pensions à partir de 2027, le gouvernement souhaite ramener le déficit de la Sécurité Sociale à 17,5 milliards d’euros (environ 5 milliards d’économies par rapport à 2025).

Ce qu’il faut retenir

  • Le projet de budget de Sébastien Lecornu est examiné à l’Assemblée nationale. Il doit être discuté puis voté par les deux chambres du Parlement pour être adopté.
  • De nombreuses mesures touchent les particuliers et les entreprises. Elles envisagent de supprimer de nombreux avantages fiscaux, de geler le barème d’imposition et de rehausser les taxes.

Pour aller plus loin :